L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) a souvent la réputation de changer des vies, en particulier dans le cas des traumatismes. Pourtant, elle ne convainc pas tout le monde. Des témoignages contrastés émergent. Si certains la plébiscitent, d’autres relatent des expériences moins heureuses. Ces avis négatifs traduisent-ils des limites de la méthode ? Est-ce des malentendus ou une inadaptation à certains profils ? Essayons d’y voir plus clair.
Comprendre l’EMDR
L’EMDR signifie en français désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires. Cette pratique thérapeutique repose sur des stimulations bi-alternées, comme des mouvements oculaires, pour aider le cerveau à traiter des souvenirs traumatiques. Cette thérapie se révèle utile pour soigner des troubles névrotiques et les traumatismes psychiques tels que :
- le stress post-traumatique ;
- l’anxiété ;
- le deuil ;
- les angoisses ;
- la somatisation ;
- les irritabilités ;
- les troubles du comportement alimentaire ;
- les cauchemars et terreurs nocturnes ;
- les états dépressifs ;
- les chocs émotionnels ;
- etc.
Imaginée par Francine Shapiro, cette approche vise à apaiser les émotions négatives liées aux chocs passés. Malgré des résultats impressionnants pour beaucoup, certains remettent en question son mécanisme et son universalité.
Quels sont les effets secondaires de l’EMDR ?
Les avis négatifs que suscite cette thérapie ont notamment pour origine les effets secondaires qu’elle génère. Ils suscitent autant de critiques que l’effet rebond de l’ostéopathie.
Revivre des émotions intenses
Un des reproches récurrents à l’EMDR concerne la remontée de souvenirs douloureux. Ce phénomène, bien que normal, peut surprendre. Certains patients parlent de crises émotionnelles, d’une aggravation temporaire de leur mal-être ou de pensées perturbantes qui surgissent après les séances.
Un impact physique et mental
Le processus demande un effort soutenu au cerveau, et cela peut provoquer un véritable épuisement. Plusieurs personnes rapportent une fatigue notable après les séances. Parfois, cela s’accompagne de rêves agités ou même de cauchemars.
Des comportements compulsifs peuvent apparaître temporairement chez le patient. Il peut également développer brusquement un sentiment de culpabilité. Une perte de l’estime de soi peut être aussi remarquée. Quand bien même qu’elles soient passagères, ces réactions marquent l’esprit de certains comme des effets indésirables.
L’EMDR est-elle adaptée à tout le monde ?
Cette thérapie n’est pas universelle. Pour des personnes vivant encore des situations traumatisantes ou de stress quotidien, elle peut ne pas être adaptée. Dans ces cas, d’autres approches sont parfois plus pertinentes. Par ailleurs, une pratique maladroite de la part d’un thérapeute non formé peut aggraver la détresse du patient.
Cela met en relief l’importance du praticien. En effet, la réussite de l’EMDR repose en grande partie sur la compétence du thérapeute. Une mauvaise évaluation du cas ou un accompagnement inadéquat peut entraîner des expériences négatives, voire un sentiment de malentendu chez le patient.
Soulignons que l’EMDR ne peut pas tout résoudre. Si le traumatisme est trop récent ou si le trouble du patient est complexe, cette méthode peut montrer ses limites. Dans de tels cas, une prise en charge plus large s’impose.
Comment réduire les effets secondaires de l’EMDR ?
Plusieurs précautions peuvent permettre aux patients de soulager les effets indésirables que peut déclencher cette thérapie.
Être bien préparé
Avant d’entamer l’EMDR, il est essentiel de comprendre ses étapes et les réactions possibles. Le thérapeute doit expliquer clairement les éventuels effets secondaires et normaliser ces ressentis.
Apprendre à se calmer
Pour réduire l’intensité des réactions, des exercices de relaxation ou de respiration peuvent être d’un grand secours. Ces outils aident à reprendre pied après les séances et à retrouver une certaine sérénité.
Foire aux questions ?
Est-ce possible de faire de l’EMDR seul ?
Il est tout à fait possible de pratiquer cette thérapie sur soi-même tout en étant seul. Les résultats apparaissent même parfois plus rapidement. Pour le faire, vous devez regarder l’image mentale qui vous traumatise tout en stimulant vos côtés droit et gauche de façon alternative. Faites-le en tapotant soit vos genoux, soit vos épaules.
Quand arrêter l’EMDR ?
Les séances peuvent être interrompues dès que le patient se sent en meilleure forme. Toutefois, il ne faut pas hésiter à reprendre le traitement si les symptômes du malaise traité font leur réapparition.
Comment savoir que vous avez besoin de cette thérapie ?
Ce traitement est conçu pour toute personne ayant développé un certain traumatisme suite à un évènement marquant. Il peut s’agir d’un avortement, d’un attentat, un décès, etc.
